Sunday, October 02, 2005

Dimanche 02 octobre 2005 - Le retour

Nous retrouvons nos bateaux le dimanche matin.

Le rendez-vous à 9h30 est facile à honorer, car les embarras de la circulation n’existent pas à cette heure-ci.

Préparatifs à terre

Par où passe ce bout ?

Les équipes sont un peu modifiées. Certains ne prennent pas part aux deux journées de navigation.

Ainsi, le seul équipage mixte explose, Edith ne participe pas à la navigation du dimanche.

Afin de rester dans ses marques pour le poids de l’équipage, Louis a conclu un accord avec Francis pour le retour.

Pour ma part, je m’associe à un équipier sélectionné sur des critères très stricts :

  • Eric est grand – 1,93 m
  • Il est lourd – 85 kg
  • Et très expérimenté – il a déjà posé le cul sur un dériveur il y a trente ans.

La découverte des bateaux par les nouveaux arrivants permet d’apprécier la diversité autorisée par la jauge de la série.

Il est possible de classer les bateaux en trois grandes catégories selon leur accastillage :

  1. Cockpit dégagé – c’est simple, c’est net, c’est épuré, l’équipage peut se concentrer sur la navigation,
  2. Cockpit complexe – On peut tout régler sur le bateau parfois même sans se déplacer à bord. Poussé à l’extrême, l’équipage risque de ne plus trouver sa place à bord,
  3. Cockpit suisse – Tout est réglable, tout est nickel, aucun bout ne traîne (cf. le bateau d’Yves NIDDAM).

Cockpit simple

Cockpit compliqué

Cockpit suisse

Pour la question vestimentaire, en ce qui me concerne, c’est comme d’habitude : maillot de bain et tee-shirt, une paire de bottillons et le bob sur la tête.

Mon équipier ayant noté que nous étions déjà au mois d’octobre a préféré emprunter une combinaison intégrale à Philippe et il l’essaie sur le parc à bateaux avant le départ.

Cette combinaison me va à merveille

Lors de la mise à l’eau, le vent est de secteur Ouest, les équipages se conditionnent pour un retour au près.

C’est sous cette allure que nous atteignons la pointe de Saint Hospice qui nous ouvre la porte sur le large.

La navigation se poursuit au près dans un vent mollissant et petit clapot résiduel.

Langélinie II au près dans le petit temps

Vient le moment où Yves NIDDAM nous fait ses adieux et rebrousse chemin pour rentrer à Beaulieu.

Notre groupe réduit à quatre bateau poursuit sa progression, de plus en plus difficilement. Le vent est maintenant pratiquement nul, le léger clapot supporté depuis le départ a laissé place à une mer d’huile.

Compte tenu des conditions ambiantes et de l’heure, il est maintenant midi, je suggère à Eric de sortir son sandwich du sac étanche et de se restaurer. Mon offre est déclinée par mon équipier qui précise mal s’accommoder d’une position dos au sens de la marche.

Bientôt, les bandes magnétiques scotchées dans les haubans avant le départ ne me délivrent plus qu’un seul message : le vent est nul.

Le plan d’eau tout calme est parcouru de bulles d’air erratiques que chacun essaie d’identifier.

L’une d’elles passant à proximité du bateau de Philippe MARKT, une conversation s’engage.

Philippe – Où allez-vous à ce train ?

La bulle – A Saint Laurent du Var, je contourne l’aéroport.

Philippe – Et si nous faisions le parcours ensemble ?

La bulle – Ok.

Et les voilà partis, laissant les autres équipages pantois, presque complètement encalminés.

Le calme environnant est propice aux grandes craintes des équipages. Chacun scrute le ciel, l’horizon à la recherche d’un indice, un nuage en mouvement, une ride sur l’eau annonçant le vent tant espéré.

Soudain, une déclaration d’Eric me glace le sang : « voilà les mirettes ! »Je me retourne aussitôt pour voir de quoi il s’agit et de quelle menace nous sommes victimes. Rien à l’horizon.

Le fait qu’Eric soit un passionné d’aviation me revient alors à l’esprit et je comprends d’un coup de quoi il s’agit ; le vol des Emirates Airlines fait son approche de l’aéroport de Nice.

Le vol des Emirates Airlines fait son approche

Je me flatte d’être le premier à percevoir que le vent va rentrer du secteur Est. Le plan de voilure est ouvert, mais il est encore trop tôt pour hisser le spi qui ne porterait pas encore.

L’évolution des conditions météo est confirmée par Eric qui me fait observer que le sens d’atterrissage et de décollage de l’aéroport Nice Côte d’Azur vient de s’inverser.

Derrière nous, les rides sur l’eau se rapprochent, puis bientôt nous atteignent.

Le spi est envoyé et l’équipage s’organise à bord pour les nouvelles conditions de navigation qui se mettent en place.

Après avoir stagné un long moment à la hauteur de l’ex-Palais de la Méditerranée, nous voyons défiler rapidement le front de mer niçois jusqu’à la station d’épuration des eaux de Ferber.

La brise d’Est atteint maintenant la force 3-4 Beaufort et la progression au débridé sous spi est exaltante.

Nous atteignons là les conditions dans lesquelles la voile devient véritablement un sport.


Quelle allure

Les bateaux se portent légèrement au large devant la plate-forme de l’aéroport. Nous choisissons ce moment pour empanner sous spi et partir dans un largue serré tribord amure qui nous permet de passer au cordeau la pointe Ouest de la plate-forme aéroportuaire.

Bien que l’esprit de compétition soit toujours vif en chacun de nous, il n’y aura finalement pas de vainqueur pour cette journée de navigation, tous les bateaux affalant le spi au même instant à proximité de la bouée d’arrivée (voir photo).

Le passage de la marque d’arrivée

Les bateaux se regroupent devant la digue du port de Saint Laurent du Var.

Comme la veille, tous les équipages sont convaincus de poursuivre la navigation pour profiter des conditions « idéales » pour la saison.

Au moment de repartir dans une nouvelle « chevauchée fantastique », j’entends une petite voix me dire :

- Denis, tu sais, pour moi le spi ça va être difficile.

- t’inquiète pas Eric, je ne vais pas trop serrer le largue.

Mais quand même, ce n’est pas tous les jours que j’ai un équipier grand et lourd, parfaitement adapté à ces conditions de navigation.

Les quatre bateaux partent à nouveau en formation serrée, largue sous spi babord amure. Après empannage, la descente dans le vent se poursuit jusqu’à Marina Baie des Anges.

La chevauchée fantastique

Le retour au louvoyage jusqu’à Var Mer met un point final à cette navigation mémorable.

Au près, ça cartonne

Au bon plein ça décoiffe

C'est ensuite le retour au calme.

Les bateaux sont remontés à terre sur leur chariot, rincés, dégréés et finalement remisés.

On range tout


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